L’appareil manducateur

Douleurs de la mâchoire, ATM, bruxisme et ostéopathie

Craquements, grincements, douleurs de la mâchoire, troubles ORL : les problèmes d’articulation temporo-mandibulaire (ATM), deviennent de plus en plus fréquents.

Les symptômes et douleurs associés peuvent devenir très handicapants au quotidien. Manger, parler peuvent également devenir difficile et la mâchoire finit par ne plus trouver de position de repos. Cela entraîne alors un grand nombre de compensations et devient la cause d’un large éventail de symptômes.

 
Pourquoi la mâchoire craque ?

La mâchoire est composée de la mandibule qui supporte les dents du bas et qui vient s’articuler de part et d’autre du crâne, au niveau de l’os temporal, juste en avant du conduit auditif. Entre ces deux os se trouve un disque (ménisque) qui permet aux os de s’emboîter parfaitement et de permettre une bonne mobilité de la mâchoire. L’ATM est donc l’articulation qui relie la mandibule à l’os temporal.

Si la mâchoire craque, c’est parce que le disque se décale. La plupart du temps, cela est lié à une déviation de la mandibule. La mécanique étant perturbée, craquements et douleurs de la mâchoire font leur apparition.

Le bruxisme

Lorsque se produit un stress, le corps génère de l’énergie. Cette énergie, si elle n’est pas utilisée, va se retourner contre nous : c’est la somatisation. Exemple avec cette maxime populaire : « sers les dents, c’est un mauvais moment à passer ».

La mâchoire étant une zone très émotionnelle, il est très fréquent de somatiser à son niveau et de la serrer plus que nécessaire. Si cette action venait à se répéter trop fréquemment, de mauvaises habitudes peuvent se créer. Le réflexe de serrer la mâchoire s’installe et une hypertonie musculaire peut donc s’installer. Ce « réflexe » d’hypertonie de la mâchoire est appelé bruxisme. Le bruxisme peut être diurne et/ou nocturne. Il n’est pas rare de le voir accentué la nuit lorsque l’on est inconscient.

Il existe deux types de bruxisme :

  • Le bruxisme excentré : on sert les dents en faisant des mouvements latéraux. C’est le fait de grincer des dents (aussi appelé « grinding »).
  • Le bruxisme centré : on sert les dents sans mouvement latéral.

Dans les deux cas, cette énorme tension générée par l’hypertonie de la mâchoire va perturber le sommeil et être à l’origine de nombreuses compensations musculaires que nous allons détailler dans les développements consacrés au SADAM.

 
Troubles de la mâchoire : le SADAM

Le Sadam (Syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil mandicateur), également appelé syndrome de Costen, est un dysfonctionnement de l’appareil manducateur entraînant des douleurs localisées et/ou à distance ainsi que des problèmes mécaniques.

Le Sadam est d’origine multifactorielle, avec de nombreuses causes souvent imbriquées entre elles. Il découle d’un mauvais fonctionnement de la mâchoire et peut être la cause ou la conséquence d’une forte hypertonie (bruxisme) souvent associée à un trouble de l’occlusion dentaire.

Le diagnostic du SADAM peut être difficile en raison de la multitude de symptômes qui peut en découler.

Les symptômes et compensations associées peuvent être les suivants :

Difficulté à ouvrir la bouche,

  • Craquements de la mâchoire
  • Douleurs et inflammations des ATM
  • Inflammation du conduit auditif
  • Maux de tête, céphalées de tensions,
  • Douleurs musculaires bilatérales de la mâchoire,
  • Cervicalgies,
  • Névralgies faciales
  • Névralgies cervico-brachiales,
  • Acouphènes,
  • Apnée du sommeil,
  • Troubles ORL divers
  • Sensations d’oreilles bouchées
  • Vertiges
  • Bruxisme
  • Douleurs dentaires
  • Fractures dentaires
  • Hypoacousie
  • Etc.

Ainsi, il n’est pas rare de découvrir que certains problèmes de mâchoire étaient déjà sous-jacents depuis de nombreuses années, mais que le lien avec certains des symptômes suscités n’avait pas été fait.

 

Le traitement en ostéopathie

Il est important de souligner que pour un résultat optimal lorsque l’on souhaite traiter en profondeur les dysfonctions rencontrées, la notion de pluridisciplinarité est ici extrêmement importante. C’est pourquoi je travaille en collaboration avec des chirurgiens-dentistes.

Le bruxisme est une pathologie complexe, notamment dans son étiologie, et dont la meilleure forme de prévention reste la gouttière occlusale.

Cependant, le patient bruxomane continue à grincer des dents pour libérer son stress. Ceci engendre des tensions voir des douleurs persistantes.

La mâchoire n’est plus étudiée comme élément anatomique à part entière. C’est pourquoi l’ostéopathe aurait un rôle à jouer dans le traitement du bruxisme.

Mon mémoire de fin d’études intitulé : « Intérêt de la collaboration entre ostéopathe et chirurgien-dentiste lors du traitement du bruxisme » a permis de mettre en évidence des résultats très satisfaisants.  

Par conséquent, au cabinet je continue de suivre les patients en coopération avec les chirurgiens-dentistes. Notre équipe pluridisciplinaire permet de travailler efficacement et d’individualiser le travail en fonction de chaque patient.